Katia Lanero Zamora (Liège, 1985) écrit des romans qui défient avec brio les catégories littéraires. Sa première trilogie, Chroniques des Hémisphères (éd. Impressions Nouvelles), abordait des questions écologiques comme l’accès à l’eau au moyen d’un récit mêlant science fiction et fantasy. Les Ombres d’Esver (ActuSF), un récit aux accents gothiques et empreint de réalisme magique, parlait à nouveau d’accès aux ressources, mais aussi de rapport à la nature et de quête d’identité. Et avec le diptyque La Machine (ActuSF), Katia a offert une relecture magistrale de la Guerre d’Espagne dans un monde imaginaire où elle a déployé une grande fresque familiale. Katia Lanero Zamora ne cesse de raconter des histoires, généreuses, riches de mille péripéties, et à travers elles exprime une profonde conscience écologique et sociale. Elle a aussi écrit ou co-écrit plusieurs podcasts dont Doulange, avec Caroline Prévinaire, un thriller journalistique sur le nucléaire.
Programme des rencontres avec Katia Lanero Zamora :
12/07 – 17h30 : sortie de résidence
En 1996, à l’âge de 25 ans, Hubert Antoine (Namur, 1971) a pris un avion comme d’autres la poudre d’escampette, pour s’installer à Guadalajara, au Mexique, où il fonde une famille et un restaurant, le Coq à poil. La même année, comme doué de vies parallèles, il publie à L’Arbre à Paroles un premier recueil de poésie, Le berger des nuages, immédiatement célébré par le Prix Nicole Houssa de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, puis un deuxième, La Terre retournée, lui aussi récompensé. Suivront quatre autres recueils aux éditions du Cormier et à La Lettre Volée, qui achèveront de faire de lui l’un des poètes les plus importants de son époque (un statut confirmé par la reconnaissance de son œuvre en Amérique du Sud). Hubert Antoine publie ensuite Introduction à tout autre chose, un recueil de brefs récits aux éditions Verticales, suivi de deux romans, Danse de la vie brève en 2016, récompensé par le Prix Rossel, et son prolongement, Les formes d’un soupir en 2021. L’intimité, les rêves, les désirs, la soif de liberté, mais aussi les douleurs et les deuils de ses personnages, femmes et hommes dans un Mexique aimé mais jamais idéalisé, se frottent au feu et à la violence du monde, dans un style de grande beauté.
Programme des rencontres avec Hubert Antoine :
12/07 – 17h30 : sortie de résidence
13/07 – 19h : lecture de la nouvelle écrite dans le cadre de Roboz
Gil Bartholeyns (Bruxelles, 1975) est historien, spécialiste de l’anthropologie des images. Il est enseignant-chercheur à l’Université de Lille. Il a étudié l’écriture cinématographique avec Luc Dardenne. Sa sensibilité personnelle l’a conduit à s’intéresser au rapport que nous entretenons avec le vivant sous toutes ses formes, notamment sous l’angle des maladies — un sujet qui a fait l’objet d’un essai aussi subversif que stimulant sur l’état maladif et émotionnel qui traverse notre époque (Le hantement du monde. Zoonoses et Pathocène, Dehors). Gil est à ce jour l’auteur de deux romans où s’expriment des préoccupations environnementales avec une puissance littéraire peu commune. Deux kilos deux (Lattès) aborde la question de l’élevage intensif, sans manichéisme mais sans concession, et dresse un tableau social édifiant de la filière. Quant à L’Occupation du ciel (Rivages), qui vient de paraître, il prend pied dans un futur proche où l’humanité est confrontée à l’échec de ses rêves chimériques d’exploration martienne et aux ravages du dérèglement climatique. Gil Bartholeyns est aussi un chroniqueur inspiré dans l’émission « Dans quel monde on vit » sur les ondes de la Première.
Il a été journaliste, critique d’art et dramaturge avant de reprendre la librairie Obliques à Auxerre, qu’il anime toujours, mais comme cela ne suffisait pas, Grégoire Courtois (Auxerre, 1978) est aussi depuis quinze ans un romancier singulier qui interroge le présent et l’avenir de nos sociétés au moyen de récits d’anticipation (Les agents), de science fiction technologique (Suréquipée), de satire politique (Révolution) et même de suspens horrifique (Les lois du ciel). On dit « un romancier singulier » mais c’est faux: il est au moins double, puisque c’est sous le nom de Tristan Saule qu’il signe aussi une série de romans noirs (Chroniques de la Place Carrée) — dont quatre volumes ont paru à ce jour, au rythme d’un titre par an — qui prennent pour sujet les conditions de vie, parfois précaires, souvent difficiles, des habitants d’un quartier périphérique d’une petite ville, tout en barres d’immeubles et à mille lieues du confort économique et social. Tous ces romans sont publiés aux éditions Le Quartanier.
Programme des rencontres avec Grégoire Courtois & Tristan Saule :
13/07 – 17h15 : lecture « Les agents »
14/07 à 17h : lecture « Chroniques de la place carrée »
Lucie Rico (Perpignan, 1988) a fait irruption sur la scène littéraire en 2020 avec un premier roman, Le chant du poulet sous vide qui l’a immédiatement imposée comme une voix surprenante et atypique dans la littérature actuelle, désopilante et mélancolique à la fois. Ce livre a d’ailleurs été couronné par le Prix du roman d’écologie et par le Prix du Cheval Blanc. Son deuxième roman, GPS, paru en 2022, a confirmé l’étendue de son talent et la puissance de ses récits pour disséquer notre monde contemporain, notamment les rapports que notre espèce entretient avec les bizarreries de sa propre psychologie, et les béquilles morales ou technologiques qu’elle s’invente pour vivre et assumer l’absurdité de sa condition. Mention spéciale au Prix Wepler, finaliste du Prix Inter : la reconnaissance critique du travail de Lucie Rico ne fait que croître, et ce n’est que justice. Elle est aussi scénariste et réalisatrice pour le cinéma, et a enseigné la création littéraire à Clermont-Ferrand. Ses livres sont publiés aux éditions P.O.L.
Programme des rencontres avec Lucie Rico :
14/07 – 11h30 : lecture « Le chant du poulet sous vide
14/07 – 16h : table ronde nos imaginaires
C’est peu dire que Thomas Flahaut (Montbéliard, 1991) s’empare, dans ses romans, de questions sociales et politiques contemporaines. Dans son premier livre, Ostwald, il suivait le périple de deux frères dans une Alsace ravagée par une explosion à la centrale nucléaire de Fessenheim. Dans Les nuits d’été, c’était la désagrégation postindustrielle du monde ouvrier et la puissance de l’héritage social qu’il mettait en scène. Enfin, avec Camille s’en va, paru en janvier 2024, il dresse le portrait de jeunes adultes engagés dans la lutte militante pour résister à la dévastation du monde. Mais la grande force des romans de Thomas Flahaut est d’aborder ces sujets à travers la matière humaine des êtres qui s’y meuvent : leurs désirs, leurs rêves, leurs espoirs, leurs désillusions, leurs amours. C’est par leur vécu qu’il dit quelque chose de l’état du monde. Et c’est par une littérature de l’intime qu’il dit ce qui tenaille sa génération. Les trois romans de Thomas ont paru aux Éditions de L’Olivier.
Programme des rencontres avec Thomas Flahaut :
13/07 – 13h : lecture musicale « Nuits d’été »
13/07 – 19h : lecture « Camille s’en va »
Marcelle Delpastre est une figure fascinante de la littérature. Née en 1925, elle a vécu jusqu’à sa mort en 1998 dans la ferme limousine où elle est née, sans se marier ni avoir d’enfant. Elle fut paysanne et poétesse, conteuse, romancière. Paysanne, c’est-à-dire : au sens plein du terme. Vivant très modestement de l’élevage de ses vaches. Observant son pays, le Limousin, changer. Ses paysages se dégrader. Ses villages se vider. Dès sa jeunesse elle écrivit de la poésie en langue occitane qui lui valut une reconnaissance régionale, comme aussi les contes limousins qu’elle sauvegarda de l’oubli. Ses mémoires, écrites en français, lui ont offert une notoriété nationale. Ce qu’elle y raconte, dans une écriture d’une beauté et d’une puissance évocatrice peu communes, c’est une vie de labeur, faite de joies et de peines. Une vie communautaire foisonnante. Et c’est aussi le basculement d’un monde et la disparition de la ruralité. Et la pensée de Marcelle Delpastre, à travers le temps, fait écho à notre époque, et nous questionne sur notre futur.
Rencontre avec Marcelle Delpastre à travers l’interprétation de Marie Wathelet :
Rebecca Ann Rosen (R. A. Rosen) est une autrice canadienne, installée à Bruxelles depuis quelques années. Elle travaille dans les secteurs du graphisme, de l’illustration, de la bande dessinée et de l’impression artistique. En 2013, elle a co-fondé L’APPÂT, un atelier d’impression artisanale et de micro-édition à Bruxelles. Sa première bande dessinée, MORVEUSE, a paru en français chez L’employé du moi en 2019. Aujourd’hui, elle est professeure à l’ERG à Bruxelles.
Pour ROBOZ, en plus de l’affiche, elle crée aussi une exposition grands formats présentant un univers visuel futuriste mis en scène par la scénographe Ludivine Nys.
Aurélie Olivier est née en 1986 à Trégrom (Côtes d’Armor). Elle est directrice de l’association Littérature, etc, créée en 2013 alors qu’il faisait trop froid dehors. En 2021, elle initie et préface « Lettres aux jeunes poétesses », livre collectif publié aux éditions de l’Arche. « Mon corps de ferme » est son premier livre personnel.
Programme de la rencontre avec Aurélie Olivier :
13/07 – 16h : performance « Mon corps de ferme »
Didier Demorcy vit et travaille entre ville et campagne.
Il utilise différents supports : vidéo, radio, texte, site web, conférence et installation. A travers une démarche souvent proche du documentaire, il s’intéresse aux pratiques situées, aux savoirs scientifiques, populaires et oraux, aux processus de fermentation, à la perception, aux mondes non-humains, à l’écologie politique et aux Communs.
Il a notamment participé aux expositions : « Laboratorium » (Antwerpen Open et Roomade – Antwerpen 1999) ; « Making Things Public » (ZKM – Karlsruhe, 2005) ; « Animism » (Extra City, M HKA Antwerpen, la Kunsthalle Bern, la Fondation Generali Vienne, HWK de Berlin et l’université libre de Berlin – Antwerpen/Vienne/Bern/Berlin, 2010-2012), « La Bête est l’Adversité » (Utopiana – Genève, 2015) ; « Freigeister (Esprits libres) » (Mudam – Luxembourg – 2021) ; « La radio du vivant »(Muséum des Sciences Naturelles et Phonurgia Nova, Paris – 2022).
Il est aussi le co-traducteur, avec Isabelle Stengers, de « Comment la terre s’est tue – Pour une écologie des sens » de David Abram, aux éditions La Découverte. Il a participé à la création de plusieurs collectifs d’ « activistes-chercheurs » (philosophie, monnaie alternative, statuts d’artistes, réseau international de radios associatives). Plus récemment, il s’est également engagé dans des projets de gestion forestière, de maraichage collectif, de conservation, de sélection et de multiplication de céréales anciennes et locales adaptées aux bouleversements climatiques actuels.
Didier Demorcy coordonne le Master Atelier Pratiques Situées.
Programme des rencontres avec Didier Demorcy :
14/07 – 9h30 : balade exploratoire à la conquête de notre territoire
Chloé Deligne est historienne, formée en géographie et en gestion de l’environnement. Chercheuse qualifiée au FNRS depuis 2006 et enseignante à l’ULB, ses recherches et travaux se concentrent sur l’histoire des relations entre les sociétés, leur espace et leur environnement. Ses travaux explorent deux thèmes majeurs, qui s’entrelacent : l’histoire urbaine et l’histoire environnementale. Elle a publié plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire de Bruxelles tant dans ses dimensions écologiques qu’urbanistiques (Bruxelles et sa rivière, 2003 ; L’expo 58, un tournant dans l’histoire de Bruxelles, 2009, « Terres des villes », 2018). Un de ses domaines privilégiés est l’histoire de l’eau et de l’accès à l’eau. Avec plusieurs collègues elle a mené des recherches interdisciplinaires sur l’histoire des bains publics en Belgique ou sur les difficultés d’accès à l’eau dans les villes contemporaines. Récemment (2024), elle a entamé une enquête interdisciplinaire sur les conséquences sociales de la transformation du paysage des piscines en Belgique entre 1960 et 2020.
Ce qui caractérise sa recherche est la diachronie et l’interdisciplinarité et, par ailleurs, le désir de construire des savoirs et actions avec des publics variés (engagements auprès de collectifs et associations, notamment à Inter-Environnement Bruxelles dont elle a été la co-présidente de 2013 à 2021). Elle explore également différents dispositifs de recherche (balades exploratoires, ateliers d’écriture) avec des collègues mais aussi avec les étudiant.e.s et des collectifs aux géométries variées.
Programme des rencontres avec Chloé Deligne :
14/07 – 9h30 : balade exploratoire à la conquête de notre territoire
Programme des rencontres avec Martin Denoun :
Ange Pottin est agrégé et docteur en philosophie de l’École normale supérieure de Paris. Ses recherches articulent philosophie des techniques et Science and Technology Studies, et sont notamment consacrées aux industries énergétiques et chimiques, leur matérialité, leurs imaginaires, et l’héritage résiduel qu’elles nous lèguent. Postdoctorant en philosophie des sciences et des techniques à l’université de Vienne, Ange Pottin mène depuis 2018 des recherches sur le nucléaire français. Dans son ouvrage, Le Nucléaire imaginé. Le rêve du capitalisme sans la Terre, il met en lumière la permanence de représentations qui accompagnent le développement de la filière, depuis les années 1950 jusqu’au plan de relance soutenu actuellement par le gouvernement pour assurer la transition énergétique.
Programme des rencontres avec Ange Pottin :
13/07 – 14h : table ronde les imaginaires postindustriels
Grand-Marchin, 4
4570 Marchin
+32 (0)85/41.35.38
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