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Seule la poudre du temps…

Du 1 mai au 5 juin 2022
OYOU
Grand-Marchin 4
Marchin, 4570
Gratuit
 

« Seule la poudre du temps… » 

Tanja Mosblech & Térèse Dehin (avec la complicité d’Olivier Cornil) 

 

Dimanche 5 juin, de 14h à 18h

Dernier jour de l'exposition

 

A 14h15 performance poétique de Catherine Barsics et 
Marguerite Bartal (gestes et textes) dans le cadre de l'exposition. 
 
A 15h15, rencontre avec les artistes et présentation des monographies 
« La fille à l'arbre » de Tanja Mosblech (avec les éditions du Caïd) 
et « L'album dans l'atelier » de Térèse Dehin. 
 
Vers 16h, drink de clôture. 

 

Peintures, photographies, objets.

 

Des photos « de famille », complétées souvent d’une poignée de clandestines ou d’anonymes, plus difficilement identifiables, nous en possédons tous. Plus ou moins triées et classées, éparses ou rangées, précieuses ou anecdotiques. Elles forment la toile de fond d’histoires familiales qui ont fait de nous ce que nous sommes, qui en disent long sur nous et qui taisent bien d’autres choses. Elles portent en elles, aussi, des trésors d’inventivité à redécouvrir, l’éclat de moments oubliés, des beautés insoupçonnées… C’est à partir de cette base, en partie commune, que s’élabore le travail artistique de Térèse Dehin, aussi bien que celui de Tanja Mosblech. Deux femmes, deux artistes; deux manières de voir, de peindre, de sentir, de (re)créer. Deux manières de raconter aussi, des histoires sans paroles qui pourraient être les leurs, les nôtres ou celles de personne. À mi-chemin de l’autobiographique et de l’impersonnel, de l’intime et de l’universel. 

 

En ces temps de questionnement des rôles (de genre ou de sexe), de considération nouvelle de la position des femmes et de leur importance dans l’expression artistique, cette exposition aborde notamment avec subtilité l’idée de féminité: les peintures, photographies ou objets trouvés, retravaillés, convoquent ou évoquent des images qui leur sont propres, à travers des éléments naturels ou culturels, vêtements, parures… Mais de façon plus fondamentale ou universelle, le fil conducteur est ici celui du souvenir et de la mémoire (familiale notamment), de la quêter d’une beauté, du mélange des histoires personnelles et collectives, vécues ou réinventées, recréées… La rencontre de ces deux artistes entend en tout cas éviter ou dépasser les clichés, ouvrir des portes dérobées loin du tapage médiatique, nous questionner tout en nuance sur notre image et notre identité. Et peindre est ici le geste essentiel qui donne forme à cette recherche. 

 

Ce dialogue d’image et d’imaginaire, rapprochement d’univers à la fois familiers et lointains, se complète dans le cas de Thérèse d’un travail photographique proposé il y a deux ans à Olivier Cornil, relevé poétique et documentaire d’une maison désormais vide, mais si chargée de silencieux souvenirs… Sans passéisme ni tartinage nostalgique, il s’agit là de savoir qui l’on est, et où on (en) est — et d’avancer. 

 

Tanja Mosblech est née le 20 janvier 1970 à Cologne, en Allemagne; elle vit en Belgique depuis 1975 et s’est à présent établie à Kettenis (Eupen). Elle a étudié la peinture de 1988 à 1991 à l’ESA Saint-Luc Liège, puis le design textile à l’Institut Bischoffsheim à Bruxelles de 1991 à 1993. Elle enseigne et anime des ateliers privés depuis 2003. Primée à de nombreuses reprises, elle a participé à divers stages, projets artistiques, résidences d’artiste, et a récemment travaillé en lien étroit avec Andrea Radermacher-Mennicken; ses œuvres font partie entre autres de la collection d’art de l’IKOB à Eupen (où elle a eu l’an dernier une importante exposition), du ministère de la Communauté germanophone et du Gouvernement régional de Wallonie. 

 

Liégeoise quant à elle, Térèse Dehin est illustratrice de formation; elle aborde la peinture (Saint-Luc, cours du soir) en 2004. La Bourse Darchis (2009) lui permet de résider longuement à Rome, de travailler avec Alberto Parres, de séjourner et étudier en Italie. Depuis une première exposition collective à l’IKOB en 2007, elle a participé à plusieurs autres (notamment aux Drapiers à Liège en 2014, ou à Wégimont en 2017). Ses scènes épurées, aérées, simples d’apparence et de formats variables, s’inspirent d’événements du quotidien et de portraits photographiques, tout en les transcendant de par leur ampleur ou une touche de mystère, l’utilisation de la couleur, une forme de retour à l’essentiel… 

 

Illustration : Tanja Mosblech